Les punctums rouges rappellent les intervention de type « land art » d’un Miguel Egaña, sauf qu’ici, les petits disques rouges ne sont pas in situ, perdus dans la nature, mais résultent d’interventions graphiques précises, minimalistes, dans une tradition inaugurée sans doute par Man Ray (Le Violon d’Ingres, 1924). Ces œillets confèrent un aspect anthropomorphique ou, plutôt, zoomorphique aux phénomènes topographiques que Julie Navarro a décidé de privilégier, en les cadrant ou les isolant au moyen de l’objectif: la forme d’une branche rappelle une tête animale, les yeux rougis alignés semblent être ceux de chouettes, le point rouge sur un tas informe paraît être celui d’un renard à l’affût. Le paysage est ici purement mental et la photo, pictoriale.
Nicolas Villodre, critique d’art