45ème édition du festival Les Uns Chez Les Autres - samedi 23 et dimanche 24 novembre 2013 au Cimetière de la Villette, Paris
Commissaire : Julie Navarro, avec la complicité d’Aurélie Tiffreau, commissaire d’art
les artistes : Véronique Boutinot / Lola B Deswarte / Valérie Jouve / Jean-Paul Lefret / Marc Molk / Agathe Rosa / Jacqueline Salmon / Collectif Trafic / Le Zheng
4'33" est une partition de musique composée par John Cage souvent décrite comme « quatre minutes trente trois secondes de silence » , un silence sonore produit par les sons de l'environnement. C'est autour de la pièce musicale interprétée par le collectif TRAFIC que le public se déplace dans les allées arborées du cimetière de la Villette pour écouter et voir autrement “ avoir les oreilles ouvertes, l'esprit vide mais alerte ” , se libérer de l'urgence de l'instant, contempler la condition humaine de loin. Dans un dialogue orchestré par les arbres et la mémoire des êtres disparus, les œuvres d'art se répondent au rythme des signes et des mythes, mises en scène sur des souches d'arbre, dans des chapelles ou depuis des tombes (dont les concessions ont été libérées).
L'occasion pour cette première exposition d'art pluridisciplinaire dans un cimetière parisien d'interroger la place de l'art contemporain dans l'art funéraire aujourd'hui : face aux transformations des normes sociales et des rites funéraires, comment conserver et valoriser la mémoire de nos anciens dans une société où la mort est taboue et les rites funéraires en pleine mutation sociale ? Comment rétablir la place de l'art funéraire dans la société d'aujourd'hui ? Comment marier nature et culture pour l’éternité ?
Lola B Deswarte. avec les installations Un nuage et l'au-delà c'est sensas évoque la mémoire de ce qu'on était, de nos parties disparues et de ce qui demeure. Véronique Boutinot convoque de petites figurines en céramique sur une tombe abandonnée. Valérie Jouve fait entendre son image avec une tonalité grave et sourde comme un silence bruité, comme la tessiture d'un violoncelle retenu. Jean-Paul Lefret, avec Archanges urbains, revisite les codes de l'imagerie populaire religieuse. Marc Molk présente Paradis un petit tableau posé sur une tombe, comme un épitaphe. Agathe Rosa avec RANDOM-Aléatoire interroge la relation entre la ville et le cimetière : les séquences lumineuses fragmentent et animent le cimetière, brisant à la fois sa configuration et les repères spatio-temporels. Jacqueline Salmon propose l'installation Une trop longue liste : dans la petite chapelle sont associés les noms des morts de la rue à un ciel imaginaire suggérant un au-delà. Le collectif TRAFIC, sous la direction de Beatriz Franco, propose une performance pluridisciplinaire autour de la conception du silence de John Cage. Le Zheng scelle dans le livre d'images Spécimens la pensée des ancêtres.