On cherche, dans ses Vibrations d’eau, ce qu’on voit : d’abord, une sensation aqueuse, composée d’une infinité de gouttes et de vaguelettes, rendue sensible, n’en déplaise à Leibniz, par l’artiste.
Ces toiles qui s’animent, dont les moirures dialoguent avec la lumière, ce sont bien des portions de cosmos. Et le doute s’insinue, l’équivoque nait; en y regardant mieux, les chatoiements deviennent géométriques, les reflets d’eau s’étirent et se grillagent, les concrétions de matières rappellent des amas de pixels défragmentés; parmi les teintes, certaines semblent avoir été mêlées à des acides délicatement psyché; on bascule d’une hypnose à l’autre, dans une abstraction non plus organique mais numérique, quelque part entre des Nymphéas post-digitaux et un Tetris iridescent. (....).

On hésite, devant les tableaux cinétiques de Julie Navarro. Est-on au bord d’un eau et de ses remous, au ras de ses ondes frémissantes, dans la fluidité d’une nature qui s’écoule ?
Face aux débris superbes d’une planète inconnue ? Ou bien, à mille lieux de ces visions d’entrailles liquides et de la quiétude qui s’en dégage, assiste-t-on aux déraillements nerveux d’écrans glitchés, à la folie de leurs pixels broyés ? On cherche, dans ses Vibrations d’eau, ce qu’on voit : d’abord, une sensation aqueuse, composée d’une infinité de gouttes et de vaguelettes, rendue sensible, n’en déplaise à Leibniz, par l’artiste. Ces toiles qui s’animent, dont les moirures dialoguent avec la lumière, ce sont bien des portions de cosmos.
Et le doute s’insinue, l’équivoque nait ; en y regardant mieux, les chatoiements deviennent géométriques, les reflets d’eau s’étirent et se grillagent, les concrétions de matières rappellent des amas de pixels défragmentés ; parmi les teintes, certaines semblent avoir été mêlées à des acides délicatement psyché; on bascule d’une hypnose à l’autre, dans une abstraction non plus organique mais numérique, quelque part entre des Nymphéas post-digitaux et un Tetris iridescent. (....)
par Mariane de Douhet, critique d’art, 2023